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Ouverture du JT Время, 28 avril 1986.

Tube de 2006, sur un album de Greenpeace créé spécialement pour le vingtième anniversaire de la catastrophe.

Vue aérienne de la centrale avant la construction du nouveau sarcophage. Source : futura-sciences.com

Le 26 avril 1986 à 1h23 (heure locale), un réacteur explose à la centrale Vladimir Lénine, en Ukraine. Elle se situe au Nord de Kiev. Il s'agit du réacteur n°4, le plus récent de la centrale : il a été mis en service en 1983. Deux autres sont en construction au moment de l'incident.

Le réacteur étant en feu, des pompiers sont envoyés sur place : ils affrontent les flammes sans protection particulière. Exposés à une irradiation sévère, deux d'entre eux meurent dans les heures qui suivent ; les autres sont héliportés jusqu'à Moscou afin de recevoir des soins adaptés.

Dans les semaines et les mois qui suivent, des millions d'hommes, appelés les "liquidateurs", venus d'Ukraine et des pays avoisinants sont dépêchés sur les lieux afin de déblayer et sécuriser le site ; d'autres encore montent un sarcophage autour du réacteur éventré, creusent un tunnel et coulent une chappe de béton sous la centrale pour empêcher toute fuite radioactive supplémentaire et éviter que le magma radioactif ne se répande dans la nappe phréatique. Grâce à leur travail, une deuxième explosion, qui aurait pu rendre l'Europe inhabitable, est évitée. L'État leur donne un diplôme, leur promet des aides financières et une reconnaissance nationale ; ils sont dubitatifs quant à la gestion de la catastrophe (chiffres truqués, déménagement tardif des habitants...) et se posent des questions, ils se doutent que le système soviétique est en train de s'ébranler. Les survivants verront leurs convictions se renforcer trois ans plus tard, lors de la chute du mur de Berlin, puis à la dislocation de l'URSS en 1991. Mais ça, c'est une autre histoire...

28 ans après, nombreux sont les liquidateurs qui sont morts dans d'atroces souffrances : en proie à des irradiations sévères lors du déblayage du site, ils ont fait face à une agonie plus ou moins longue. Ceux qui vivent encore aujourd'hui malgré la "maladie des rayons" n'ont pas eu la reconnaissance escomptée : la compensation financière, entre autres, n'est pas à la hauteur de ce qu'ils ont subi (pension d'invalidité faible voire inexistante).

Un nouveau sarcophage est en cours de construction. Prévu pour durer cent ans, il comportera quatre grues en son for intérieur permettant un déblayage partiel du site. Grâce à Google Maps, vous pouvez suivre l'avancée des travaux.

Bibliographie succinte

  • Битва за Чернобыль (La bataille de Tchernobyl), 2006. Disponible sur Youtube en plusieurs langues.
  • Чернобыль -- за секунду до катастрофы (La minute de vérité : Tchernobyl), 2011. Disponible sur Youtube en plusieurs langues ; la version française a été diffusée sur la chaîne D8 le 29 décembre 2010.
  • L'histoire d'une catastrophe : Tchernobyl (Чернобыль. За минуту до катастрофы), 2004. Disponible en plusieurs langues sur Youtube.
  • Svetlana ALEXIEVITCH, Чернобыльская молитва (Tchernobyl. La supplication). Éditions J'ai lu, 2015 (deuxième édition). Première édition dans la collection : 1999. ISBN 978-2-290-34360-9. Traduit du russe par Galina ACKERMAN et Pierre LORRAIN.
Pour aller plus loin...

Huns and Dr Beeker-Ghost Town. Album "The Middle of Nowhere", 2005.

Renaud-26 avril. Album "20 ans Tchernobyl", Greenpeace, 2006.

Échelle des accidents nucléaires, classés sur sept niveaux. Source : mementodumaire.net

 

Tube de 1982, que j'ai découvert par hasard alors que je faisais des recherches à l'occasion du trentième anniversaire de la catastrophe. Lorsque le cataclysme Tchernobyl a secoué le continent européen, la France était en plein dans le lobbying du nucléaire : le pays possède en effet 58 réacteurs, c'est le deuxième pays le plus nucléarisé derrière les États-Unis (plus de cent réacteurs chez l'oncle Sam !). Le parc nucléaire français est tellement sûr que les scientifiques de l'époque en sont venus à prétendre que le risque zéro existe pour le secteur nucléaire, et les Français ont été assez naïfs pour les croire. C'est ce mensonge que dénonce Castelhemis à travers cette chanson.

9 millions d'adultes et plus de 2 millions d'enfants souffrent des conséquences de Tchernobyl, et la tragédie ne fait que commencer.

Kofi Annan, Secrétaire Général de l'ONU, à la conférence OMS de 1995

Tag(s) : #Divers
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