Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les dirigeants soviétiques... et les autresLes dirigeants soviétiques... et les autres
Les dirigeants soviétiques... et les autresLes dirigeants soviétiques... et les autres

Après une série d'articles consacrés aux dirigeants soviétiques, publiés l'année dernière, je consacre cette fois un article à l'ensemble des "n°2" (hormis Léon Trotski).

Lavrenti Béria tenant sur ses genoux la fille de Staline
  • Lavrenti Béria : Берия, Лаврентий Павлович (en géorgien  ლავრენტი პავლეს ძე ბერია) est un homme d'État soviétique. Né en Géorgie à l'aube du vingtième siècle, il est pendant quinze ans une figure incontournable au sein du Politburo. Il est apprécié de ses pairs pour sa mémoire exceptionnelle, et est souvent présenté comme l'équivalent soviétique de Himmler : il est en effet à la tête du NKVD. Béria joue un rôle décisif dans la création des Goulags ; devant sa montée en puissance, Staline le déchoit progressivement à partir de 1946 et invente même un complot afin de rendre plus rapide la chute de Béria. La mort du dictateur stoppe net le processus, et Béria s'empresse de détruire les preuves accumulées contre lui, allant même jusqu'à faire démolir la villa de Staline à Kountsevo. Cependant, il est piégé quelques mois plus tard et est assassiné en décembre 1953 dans le bunker de l'État-Major.
  • Lazare Kaganovitch (Каганович, Лазарь Моисеевич) est un juif ukrainien qui, très tôt, enchaîne les petits travaux et rejoint son frère dans les rangs des komsomols. Suppléant du Politburo, il y est titulaire pendant 27 ans et joue un rôle majeur dans l'Holodomor (extermination par la faim), qui a provoqué des millions de morts en Ukraine. Il participe activement à la déstalinisation après le décès du dictateur, alors qu'il était fidèle à ce dernier de son vivant. Il est vivement critiqué lors du 22me Congrès du PCUS, qui se tient en 1961, et trois ans plus tard Kaganovitch est évincé. Ce n'est que vingt ans plus tard qu'il est réhabilité ; Kaganovitch décède en 1991, et en 2010 il est jugé coupable à titre posthume pour l'Holodomor.
  • Gueorgui Malenkov (Маленков, Георгий Максимилианович), homme d'État soviétique 1902-1988. Issu d'une famille d'aristocrates, il rejoint les rangs du parti bolchevique à l'issue de la Révolution d'Octobre 1917 ; Malenkov est amené à effectuer des missions en Arménie (avec l'aide de Mikoyan) et en Biélorussie, travaille au NKVD et gagne rapidement la confiance de Staline. Lorsque les nazis envahissent l'URSS en juin 1941, Malenkov est envoyé sur le front ; quelques années plus tard, fraîchement titulaire du PCUS et accompagné de Béria, il fait supprimer les partisans de Jdanov. Il aurait fait tuer en tout 150 000 personnes. En 1955, Malenkov est forcé de démissionner mais reste membre du Présidium ; en 1961, il est définitivement exclu du Parti et condamné à l'exil intérieur. Il termine sa carrière à la direction d'une centrale hydro-électrique du Kazakhstan. L'annonce de son décès par l'agence TASS passe inaperçue.
  • Viatcheslav Molotov (Молотов, Вячеслав Михайлович), homme d'État soviétique, 1890-1986. Son nom de naissance est Scriabine (Скрябин), Molotov étant un pseudonyme choisi en 1906 lors de son inscription au POSDR. Molotov est issu du russe молот (marteau). En 1912, il cofonde la Pravda ; c'est l'un des plus anciens bolcheviques de Leningrad lorsqu'éclate la Révolution de Février 1917. Plus tard, Molotov soutiendra le gouvernement provisoire et se pliera aux quatre volontés de Staline : il évitera même de défendre sa propre femme pour ne pas s'attirer les foudres du dictateur. Ainsi continuera-t-il, après la présidence du Sovnarkom (1930-1941), entre Grandes Purges (1937-1938) et Grande Terreur, puis avec la signature du pacte de non-agression et l'ordre du massacre de Katyń. Après le décès de Staline en 1953, Molotov est chargé du Ministère des Affaires Étrangères, fonction qu'il avait déjà occupée quelques années auparavant. Il connaît une défaite lors du Congrès de 1957, ce qui lui vaut une exclusion du Parti. Khrouchtchev le nomme ambassadeur de Mongolie de 1957 à 1960, puis délégué soviétique permanent à l'AIEA de 1960 à 1961. L'année suivante, alors que l'URSS est en pleine déstalinisation, Molotov est à nouveau exclu du Parti ; il y est réintégré en 1984 et décède deux ans plus tard.
Les dirigeants soviétiques... et les autresLes dirigeants soviétiques... et les autres
Les dirigeants soviétiques... et les autresLes dirigeants soviétiques... et les autres
  • Edvard Beneš, politique tchécoslovaque. Après un parcours brillant comprenant l'obtention d'un Doctorat à Dijon, il s'impose progressivement pendant l'entre-deux-guerres et milite activement pour le regroupement de la Moravie avec la Bohême et la Slovaquie. Beneš gravit les échelons, puis accède à la présidence en avril 1945. Trois ans plus tard, en juin, il est démis de ses fonctions ; Beneš disparaît trois mois après.
  • Josip Broz Tito, chef d'État yougoslave. Il faisait partie du mouvement des non-alignés : lors de la Guerre Froide, ce mouvement regroupait les pays ne soutenant aucun des deux blocs (les communistes à l'Est, les capitalistes à l'Ouest). Il est, de ce fait, très apprécié de ses compatriotes et son décès provoque une vive émotion, comme en témoignent ses funérailles nationales en 1980.
  • Edouard Chevarnadze (en géorgien  ედუარდ ამბროსის ძე შევარდნაძე), homme d'État géorgien. Il adhère au PCUS géorgien en 1948, est diplômé en politologie en 1959 puis occupe plusieurs postes de ministre dans les années 1960. Il est membre du Comité Central de 1976 à 1991 et occupe le poste de Ministre des Affaires Étrangères de 1985 à 1990 ; à ce titre, il est un fervent défenseur de la pérestroïka et soutient Boris Eltsine lors du putsch de Moscou. Un coup d'État le place à la tête du gouvernement en 1992 mais il en est chassé à peine un an plus tard, lors d'une guerre civile qui secoue le pays. Il est élu Président en 1995 ; cinq ans plus tard, il est reconduit dans ses fonctions. Chevarnadze décède en 2014.
  • Nicolae Ceaușescu, dictateur roumain. Il accède au pouvoir en 1965, en devenant secrétaire du Parti communiste roumain (PCR) ; il est assassiné avec sa femme en décembre 1989. Son décès entrouvre une lueur d'espoir pour les Roumains. Ceaușescu était devenu le "numéro 2" du Parti à l'aube des années 60, après une promotion au bureau politique en 1954 ; une fois à la tête du pays, il a pratiqué le culte de la personnalité.
Un peu de vocabulaire

Министерство Внутренных Дел=Ministère des Affaires Intérieures
Министерство Иностранных Дел=Ministère des Affaires Étrangères
Съезд КПСС=Congrès du PCUS
МАГАTЭ (Международное агенство по атомной энергии)=AIEA (Agence Internationale pour l'Énergie Atomique)

Pour en savoir plus (Узнать больше)

Amy KNIGHT, Beria. Traduit de l’anglais par Jean-Pierre RICARD. Éditions Aubier, Paris, 1994. ISBN 978-2-700-72262-8.

Tag(s) : #Hommes politiques
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :