Красная Армия (Armée Rouge)

Propagande de l'Armée Rouge, date inconnue/Пропаганда о Красной Армии, неизвестная дата. Source des images : www.defendingrussia.ru, tipolog.livejournal.com, gallerix.ru

Vous avez sans doute déjà entendu parler, au moins une fois dans votre vie, de cette armée légendaire. De nos jours, l'Armée Rouge est surtout connue pour ses chœurs qui se déplacent pour des tournées triomphales ; d'ailleurs, certains membres ont disparu dans un accident d'avion en décembre 2016 près de Sotchi.

Affiche d'une tournée de l'Armée Rouge, date inconnue. Source de l'image : zenith-caen.fr

Lorsque les bolcheviks prennent le pouvoir en 1917, l'Armée Rouge remplace progressivement l'armée tsariste, appelée Armée Blanche (Белая Армия). Il s'agissait au début de soldats et d'ouvriers armés, supervisés par des sous-officiers ; certains d'entre eux n'étaient donc pas formés aux techniques militaires, mais cette bévue sera corrigée par la suite (volonté de Trotski). L'Armée Rouge est créée officiellement en 1918.

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Entre autres améliorations, le service militaire est rendu obligatoire de 18 à 40 ans, et certains postes sont nouvellement créés : военкомат (abrégé signifiant commissaire militaire) et военспеций (autre abrégé signifiant spécialiste militaire), notamment. Certains de ces spécialistes viennent de l'armée impériale, mais doivent prêter un serment spécial de loyauté envers la nouvelle armée ; s'ils l'enfreignent, ils ont droit à une répression contre-révolutionnaire.

Pendant l'entre-deux-guerres, le budget militaire augmente, ce qui permet l'amélioration de l'équipement. Dans les années 1930, sous Staline, l'Armée Rouge est elle aussi victime des purges.

Plus tard, elle joue un rôle décisif lors de la Grande Guerre patriotique (1941-1943). Cette guerre est au cœur de l'intrigue du film Stalingrad, avec Jude Law dans l'un des rôles-titres ; un point véridique que l'on peut apercevoir au début du film est l'abattage des soldats qui appliquent la citation de Lénine : un pas en avant, deux pas en arrière (шаг вперед, два шага назад). Cet abattage est une nouvelle répression contre-révolutionnaire ordonnée par Staline.

La fin du conflit marque la démobilisation de nombre d'hommes, et le souvenir de l'invasion allemande, violant de facto le pacte germano-soviétique, va influencer fortement la politique de l'URSS après guerre. Pendant la Guerre Froide, l'Armée Rouge aura surtout un rôle de répression des mouvements contestataires, comme le printemps de Prague en 1968. Certaines troupes sont mobilisées en Allemagne de l'Est, le pays étant divisé et occupé par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale pour éviter tout nouveau conflit en Europe.

L'ordre de l'étoile Rouge. Source de l'image : fr.dreamstime.com

L'Armée Rouge est de nouveau envoyée sur le front en 1979, pour la guerre d'Afghanistan ; malgré la poursuite du conflit, qui durera dix ans au total, certains militaires soviétiques seront démobilisés du front en 1986 pour faire face à la catastrophe de Tchernobyl. Les pertes sur le front afghan sont minimes pour l'URSS.

De 1985 à 1990, Mikhaïl Gorbatchev est en poste et réduit les effectifs de l'Armée ; les troupes mobilisées dans toutes les RSS se replient progressivement, ce qui amène lesdites RSS à se libérer tout aussi progressivement du joug soviétique. Le bloc communiste est dissout en 1991, et l'Armée Rouge également dans les mois suivants.

Un peu de vocabulaire

подпоручик=lieutenant
унтер=sous-officier
чиновник=officier
полковник=colonel
маршал=maréchal
генерал=général
военная служба=service militaire
морской флот/военный флот=armée de mer
военно-воздушные силы=armée de l'air
сухопутные войска=armée de terre

Pour aller plus loin (Идти дальше)

Stephen MCLAUGHLIN, Russian & Soviet Battleships. Naval Institute Press, Annapolis (États-Unis), 2003. ISBN 978-1-55750-481-4.

Claude HUAN, La flotte rouge. Marines Éditions, Nantes, 2000. ISBN 978-2-909675-59-9.

Peter A. HUCHTHAUSEN et Alexandre SHELDON-DUPLAIX, Guerre Froide et espionnage naval. Traduit de l'anglais par Miville BOUDREAULT, corrigé et augmenté par Alexandre SHELDON-DUPLAIX. Nouveau Monde Éditions, Paris, 2011. ISBN 978-2-84736-574-0.

Gérard PIOUFFRE, La guerre russo-japonaise sur mer. Marines Éditions, Nantes, 1999. ISBN 978-2-909675-56-4.

Claude HUAN, La marine soviétique. Marines Éditions, Nantes, 2002. ISBN 978-2-909675-86-6.

Jürg MEISTER, The Soviet Navy, Volume one. Navies of the Second World War Collection. Macdonald & Co (publishers) Ltd, Londres, 1972. ISBN 978-0-356-03043-1.

Jürg MEISTER, The Soviet Navy, Volume two. Navies of the Second World War Collection. Macdonald & Co (publishers) Ltd, Londres, 1972. ISBN 978-0-356-03044-X.

Jürg MEISTER, Soviet warships of the Second World War. Macdonald and Jane's (Publishers) Ltd, Londres, 1977. ISBN 978-2-0356-08402-7.

Siegfried BREYER et Norman POLMAR, Guide to the Soviet Navy. Patrick Stephens Ltd, Cambridge, 1975. ISBN 978-0-85059-298-4. Deuxième édition.

Siegfried BREYER, Enzyklopädie des sowjetischen Kriegsschiffbaus, Band 1. Koelher Verlagsgesellschaft mbH, Herford, 1987.

Siegfriend BREYER, Enzyklopädie des sowjetischen Kriegsschiffbaus, Band 2. Koelher Verlagsgesellschaft mbH, Herford, 1989. ISBN 978-3-7822-0436-0.

Siegfried BREYER, Enzyklopädie des sowjetischen Kriegsschiffbaus, Band 3. Koelher Verlagsgesellschaft mbH, Herford, 1991. ISBN 978-3-7822-0437-9.

Documentaire Arte L'Armée Rouge, La puissance militaire de l'URSS (première partie), octobre 2021. Deuxième partie ici.

Lien vers la bataille de Stalingrad

Source des images : humus.livejournal.com, tipolog.livejournal.com, expatriantotchka.livejournal.com